L’auteur
D’ Elena Ferrante, on ne sait que très peu de choses, puisque celle-ci n’a jamais dévoilé son identité et ne donne que des interviews écrites, depuis la publication de son premier roman, « L’amore molesto / L’amour harcelant » en 1992. On ne sait d’ailleurs pas s’il s’agit d’un homme ou d’une femme, mais je suis quant à moi convaincue que l’auteur est bien une femme. Nous ferons comme si, d’autant que l’auteur a adopté un pseudonyme féminin.
Elena Ferrante est napolitaine, mais vit à l’étranger, peut-être en Grèce… Elle a connu un grand succès surtout à partir de son deuxième roman, « I giorni dell’ abbandono / Les jours de mon abandon » » publié en 2002, qui sera adapté au cinéma par Roberto Faenza… En 2011, Elena Ferrante publie « L’amica geniale/ L’amie prodigieuse », premier volume d’une saga qui en compte quatre. Le second tome « Storia del nuovo cognome » sera publié en français en janvier 2016 sous le titre « Le nouveau nom » . Les volumes trois et quatre, « Storia di chi fugge e chi resta » et « Storia della bambina perduta », publiés respectivement en 2013 et 2014 , ne sont pas encore traduits en français.
L’amica geniale / L’amie prodigieuse
Elena Greco et Raffaella Cerullo, dite Lila, sont deux amies d’enfance, originaires du même quartier populaire de Naples. Lorsque le roman s’ouvre, Elena vient de recevoir un coup de téléphone de Rino, le fils de Lila. Celui-ci est inquiet car sa mère, âgée de soixante-six ans, a disparu depuis deux semaines. Elena ne s’étonne pas : Lila a toujours dit qu’elle aimerait disparaître sans laisser de traces. Elena sait qu’il ne s’agit pas d’une fugue, ni d’un suicide, mais d’autre chose : Lila aurait-elle trouvé le moyen de se volatiliser ? Quoi qu’il en soit, Elena, très en colère, décide de raconter l’histoire de leur amitié.
C’est ainsi que le lecteur fait la connaissance de deux petites filles qui deviennent amies. Elles ont en commun d’être de bonnes élèves à l’école. Lila est même brillante, comme le fait observer si souvent la maestra Oliviero. Dès leur plus jeune âge, les deux amies développent une amitié assez ambiguë, parce que fondée sur des rapports d’admiration, d’envie et de jalousie. Cette amitié a des conséquences plutôt positives au début, car une grande émulation pousse Elena et Lila en avant, elles se motivent l’une l’autre dans la poursuite de leurs études.
Les deux amies possèdent un caractère très différent. Si Elena réussit à l’école, c’est grâce à un travail assidu, tandis que Lila, très douée, a moins besoin de travailler. Elle est en outre dotée d’un caractère très fort. Elena se sent donc continuellement inférieure à son amie. Après l’école primaire, les parents de Lila refusent d’envoyer leur fille en secondaire : elle en sait suffisamment pour aider son père et son frère aîné, cordonniers, à tenir la boutique. Lila en conçoit une grande frustration, même si elle ne le montre pas, et elle continue à étudier en secret, allant jusqu’à apprendre le grec ancien seule, parce que son amie Elena commence cette langue à son entrée en secondaire.
Elena, à force de travail, terminera ses études secondaires classiques, en latin-grec, ce qui est alors la section la plus prestigieuse en Italie. Lila, quant à elle, pousse en vain son père à réaliser des chaussures qu’elle a dessinées, et rêve à un projet qui donnerait à la famille le statut de véritables chausseurs. C’est Stefano Caracci, le fils de Don Achille, un parrain de quartier assassiné au début de l’histoire, qui lui propose de l’épouser alors qu’elle n’a que seize ans. Il lui offre un appartement moderne bien à elle, et l’opportunité de réaliser ses projets en agrandissant le magasin de son père pour y fabriquer les nouvelles chaussures. Stefano investit en espérant que le tout Naples s’arrachera prochainement les chaussures dessinées par sa jeune femme.
« L’amica geniale » est un livre que l’on dévore d’une traite. L’enfance et l’adolescence des deux amies nous font découvrir un quartier coloré de Naples des années cinquante et soixante, où la culture reste encore l’exception, et où les relations de voisinage sont passionnelles. La plupart des habitants mènent une vie médiocre, et les frustrations s’illustrent et s’exacerbent dans des motifs de jalousie bien futiles… Il est vrai que certains d’entre eux, vivant à Naples même, n’ont jamais vu la mer. Et ils sont si peu à s’être baignés, à avoir visité Ischia…
Au milieu de jeunes gens dont beaucoup n’ont d’autre ambition que de gagner davantage que leurs voisins, les deux amies font figure d’exception. Et bien qu’elles empruntent des chemins très différents à l’adolescence, elles resteront marquées par ce lien si spécial qui les unit.
Qui est la plus forte des deux ? Qui de Lila et Elena entraîne l’autre ? Ce n’est peut-être pas celle que l’on croit… Ce premier roman se termine sur le mariage de Lila et la fin d’une époque pour Elena qui pense perdre son amie. « L’amica geniale » est un livre passionnant, très bien écrit et pourtant facile à lire. A recommander sans modération et à suivre, bien sûr : le deuxième tome, intitulé « Storia del nuovo cognome » s’ouvre en effet sur le voyage de noces de Lila. Il sera publié en français en janvier 2016, sous le titre « Le nouveau nom« , chez Gallimard. A bientôt donc pour la suite.
Un de mes coups de cœur 2015 !
L’amica geniale, Elena Ferrante, Edizioni E/O, Roma, 2011, 327 p.
L’amie prodigieuse, Elena Ferrante, Gallimard, Paris, octobre 2014, 400 p. Sortira en Folio en janvier 2016.
Livre lu en VO dans le cadre du challenge Leggere in italiano et du challenge Il viaggio chez Eimelle
tu confirmes mon envie de le lire!
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Je ne peux que te le conseiller vivement, en espérant qu’il te plaira ! Le premier tome sortira en poche en français début janvier…
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Je ne connaissais pas cet auteur mais ton enthousiasme me donne envie de découvrir ce roman ! D’autant plus que Naples me fascine… Merci pour cette découverte !
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C’est vraiment très prenant. Il y a Naples en toile de fond, mais aussi l’Italie, par petites touches et notamment les relations entre les classes dites « populaires » et la bourgeoisie : c’est une saga qui se déroule sur une quarantaine d’années. Mais surtout, c’est une histoire d’amitié analysée finement mais qui reste ambiguë.
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je ne connais pas l’auteure mais l’histoire me plaît beaucoup (elle me rappelle une vieille rivalité d’école avec une copine brillante d’où luttes incessantes pour être la meilleure….
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Alors, cela devrait te plaire ! En plus, l’une des deux amies va devenir écrivain… Il y a sûrement une forte composante autobiographique dans cette œuvre, mais on n’en sait pas plus, vu que l’auteure veut rester anonyme. Cela me titille d’ailleurs, d’autant que ma prof d’italien, qui a vécu à Naples, dit la connaître…
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[…] y a quelques semaines, dans Pages italiennes , je vous parlais de « L’amie prodigieuse » (« L’amica geniale« ), premier tome d’une saga qui en comporte […]
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[…] les romans étrangers de la rentrée littéraire de janvier, la suite très attendue de « L’amie prodigieuse » d’Elena Ferrante vient de paraître chez Gallimard. Dans « Le nouveau nom » (« Storia del nuovo cognome »), […]
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Je l’ai lu, mais pas encore chroniqué. C’est vrai qu’on le dévore! La vie dans la Naples des années 50/60 est tellement bien rendue! Passionnant.
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Je me retiens d’ aller acheter le tome 3. Je fais durer le plaisir…
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Un roman où j’ai eu l’impression de voir ces fillettes et leur quartier prendre vie sous mes yeux 🙂
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Oui et cela continue dans le deuxième tome, Le nouveau nom, où l’on assiste au début de la vie d’adulte des deux amies, mais aussi de leurs amis du quartier. Très addictif !
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A quand la traduction et la mise en vente du tome III ??
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Bonne nouvelle : je viens de vérifier sur le site de Gallimard, c’est prévu pour janvier 2017, sous le titre de « Celle qui fuit et celle qui reste » ! Plus que trois mois de patience…
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[…] Ferrante, quand bon nombre de mes collègues l’ont fait avant moi avec talent (au hasard Florence et Lili) ? Allez, je m’y colle rapido, au cas où l’un d’entre vous serait sorti […]
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[…] Mon avis sur L’amie prodigieuse ici. […]
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[…] Lila sont deux amies d’enfance, nées en 1944 dans un quartier populaire de Naples. Au début de « L’amie prodigieuse », le premier tome, Lila, âgée de soixante-six ans, a disparu. Nous sommes en 2010 et Elena […]
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Personnellement, j’adore totalement la couverture française de L’Amie Prodigieuse.
Je les regarde souvent ces 2 petites filles, si bien choisies qui me mettent un visage sur ces personnages. Cette photo en mouvement donne une réalité dynamique à une période désormais révolue et finalement lointaine.
Les autres couvertures ( pour les autres pays), n’insistent pas grand chose…
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[…] compare parfois ce roman à « L’amie prodigieuse » : comme dans la saga d’Elena Ferrante, le quartier d’origine joue un grand rôle dans la […]
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[…] compare parfois ce roman à « L’amie prodigieuse » : comme dans la saga d’Elena Ferrante, le quartier d’origine joue un grand rôle dans la […]
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[…] des thèmes qui seront développés quelques années plus tard dans la saga d’Elena Ferrante, « L’amie prodigieuse ». La poupée volée, centrale dans ce roman, sera une anecdote dans L’amie prodigieuse. Mais […]
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