Titre original : Il capitale umano (littéralement : Le capital humain).
Titre français : Les opportunistes
Sortie : 2014
Réalisateur : Paolo Virzi
Acteurs principaux : Valeria Bruni-Tedeschi (Carla), Fabrizio Bentivoglio (Dino), Fabrizio Gifuni (Giovanni), Valeria Golino (Roberta), Guglielmo Pinelli (Massimiliano), Matilde Gioli Serena).
Production : Italie, France.
Durée : 109 mn (1h49)
Sur une petite route de campagne en Lombardie, en plein hiver, un cycliste est renversé par une voiture qui prend la fuite. Le cycliste se retrouve à l’hôpital, entre la vie et la mort.
Après ce court prologue, le film s’ouvre sur le chapitre I intitulé « Dino ». Agent immobilier marié à Roberta, une psychologue, Dino conduit sa fille Serena chez un ami, Massimiliano, qui est le fils d’une famille fortunée des environs de Milan. Dino rencontre le père de Massimiliano et accepte de le dépanner au pied levé pour jouer une partie de tennis en double où il manque un des participants. Les deux hommes font connaissance et Dino, aveuglé par sa vanité, -il espère accéder à ce monde-, accepte rapidement de mettre de l’argent dans un placement financier risqué. Or, Dino a engagé tout ce qu’il possédait et le placement s’avère plus risqué que prévu. En plus, Dino et Roberta attendent des jumeaux…
Le chapitre II du film est consacré à Carla, la mère de Massimiliano, jouée par Valeria Bruni-Tedeschi. Carla s’ennuie et passe ses journées entre le shopping et la piscine de sa magnifique villa. Elle se passionne soudain pour un théâtre abandonné dont elle espère mener à bien la restauration. Carla rencontre le directeur artistique du théâtre, un professeur passionné (joué par Luigi Lo Cascio, le beau docteur de « La meglio gioventu ») dont elle tombe rapidement amoureuse. Amour ou désoeuvrement ? La liaison ne dure pas, mais elle permet à Carla de prendre conscience qu’elle ne compte pas pour son mari qui n’est intéressé que par ses affaires.
Chapitre III : Serena, la fille de Dino, se cherche. Elève dans un lycée huppé de Milan, elle participe aux fêtes de la jeunesse dorée, en tant que petite amie de Massimiliano. Un soir, elle rencontre Luca, un jeune délinquant suivi par une psychologue qui n’est autre que Roberta, la belle-mère de Serena. Ils vont devenir très proches…
L’originalité du film tient dans le fait que les trois chapitres reviennent sur les jours qui ont précédé l’accident, en les présentant à partir de trois points de vue différents : celui de Dino, de Carla et enfin de Serena. Les éléments du puzzle s’imbriquent peu à peu, apportant des précisions, et venant parfois remettre en cause la compréhension implicite que le spectateur avait des événements. Et ce n’est que dans le tout dernier chapitre, « Le capital humain », que l’on comprend exactement comment les faits se sont déroulés. Et que l’on saisit la signification du titre original que malheureusement, la version française, n’a pas conservé.
Une phrase de Carla résume parfaitement le propos du film : « vous avez parié sur la faillite de ce pays et vous avez gagné » : de finances, il en est question bien sûr, mais le film met surtout en évidence la faillite morale d’une génération, celle de parents qui ont tout fait pour assurer un avenir doré à leurs enfants qui, eux, ne savent que faire de cet avenir.
Un film poignant qui a obtenu différents prix en Italie et dans lequel j’ai particulièrement aimé les personnages féminins, Carla (Valérie Bruni-Tedeschi), Serena (la jeune Matilde Gioli) et Roberta (Valeria Golino).