Pour terminer la semaine italienne, Martine a choisi de consacrer la journée d’aujourd’hui aux îles italiennes, Sicile et Sardaigne notamment.
Voici l’occasion pour moi de parler d’un recueil de poésies et d’aphorismes publié par Enza Doria, auteure sicilienne émigrée en Belgique où elle est chef dans un restaurant italien.
Née dans la province d’Agrigente, Enza Doria y a passé son enfance et sa jeunesse, avant de se marier à l’age de vingt ans et de suivre son mari en Allemagne où celui-ci avait ouvert un restaurant. La nostalgie les a amenés à rentrer en Sicile où ils ont tenu un hôtel pendant sept ans avant d’émigrer à nouveau, cette fois en Belgique, dans les environs de Liège.
Outre la cuisine, Enza Doria a une passion pour l’écriture; elle a d’abord publié un livre en sicilien, afin de laisser à ses enfants une trace de leurs racines : souvenirs de Sicile, histoire des grands-parents, recettes de cuisine, autant de témoignages du temps qui passe, dans un recueil intitulé « U tempu ca passa » (Le temps qui passe).
Mais c’est plus particulièrement de son second livre, écrit cette fois en italien, que je veux vous parler ici : « Uno sguardo nella finestra » (un regard par la fenêtre).
Enza Doria y publie des poèmes qui évoquent sa terre natale, l’importance des valeurs, comme l’amour, le travail, l’espoir, mais aussi des émotions, la maternité par exemple. L’auteure souligne également le rôle de l’expérience dans la vie. Elle sème enfin quelques réflexions sur la société.
Dans une langue simple et accessible à tous, Enza Doria va droit à l’essentiel, et c’est aussi pour cela que ses poèmes sont touchants. J’en ai retenus trois, parmi mes préférés :
Essenza di vita
Essenza di vita
tutto è finito dov’è cominciato,
tutto se n’è andato,
soltanto la scia del tuo passato è rimasta.
Come tutte le cose del passato
si ricordano con rimpianto,
solo l’essenza di vita è rimasta
per continuare il percorso del tuo vivere.
Come un granello sei germogliato,
come polvere sei sparito.
Solo è rimasta l’essenza di vita.
Parità
Donna che hai lotato
per la parità,
in cambio hai avuto
piu’ lavori e tanta responsabilità
non c’è piu’ galanteria,
nè tanta deferenza
l’uomo fa sempre l’uomo,
e la donna ha poca riverenza.
Neve al sole
Io mi domando,
e non son contenta,
come hanno fatto
a rovinare il mondo.
Tutto va in fretta,
e non si ha
tempo
per guardarsi intorno,
contano i soldi,
e non c’è quasi
rispetto
tutto è potere e quasi
niente amore,
tutto è
dovuto
subito e presto,
la vita è amore
il resto si scioglie
come
neve al sole.
Uno sguardo nella finestra, Enza Doria, Youcanprint, dicembre 2014, 92 p.
Semaine italienne chez Martine