Vengeances romaines, Gilda Piersanti

L’auteure

 

Née en 1957 à Tivoli, Gilda Piersanti est titulaire d’un doctorat de philosophie de l’Université La Sapienza de Rome. Elle est italienne, mais écrit en français : Gilda Piersanti vit en effet à Paris depuis 1987, où elle a d’abord été traductrice et critique littéraire, avant de devenir écrivain. Elle a publié une dizaine de romans policiers dont l’intrigue se situe à Rome. Sa série « Saisons meurtrières » met en scène deux femmes inspecteurs de police, Mariella di Luca et Silvia di Santo. Son dernier roman, « Les liens du silence » , est sorti aux Editions Le Passage.

 

Le roman

 

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Avec Vengeances romaines, Gilda Piersanti ouvre un nouveau cycle de la série « Les saisons meurtrières ». Comme dans chacun de ses polars, Piersanti évoque dans ses enquêtes certaines particularités sociales et historiques de l’Italie contemporaine. Ici, l’auteure  s’intéresse plus particulièrement aux travailleuses immigrées originaires des pays de l’Est que sont les  « badanti », ces femmes qui, en Italie, s’occupent d’enfants ou de personnes âgées, faisant à la fois le ménage, les courses et d’autres tâches domestiques. Des « services à la personne », comme l’on dit aujourd’hui, mais qui bien souvent cachent des emplois précaires et mal rémunérés.

La Questura de Rome et plus particulièrement l’équipe de Mariella De Luca  et  Silvia Di Santo sont en charge de l’affaire Nobile : La disparition d’une dame d’une soixantaine d’années, Concetta Nobile, dont les enfants n’ont plus de nouvelles depuis le réveillon du jour de l’An.  Les deux inspectrices se rendent à Sutri, dans la province de Viterbo, afin de rencontrer la fille de la disparue, Adriana Nobile,  et d’élucider  certaines zones d’ombres de l’affaire, notamment quant aux activités financières d’Adriana Nobile.

Mais Silvia Di Santo  ne se montre guère motivée face à cette affaire.  Il est vrai que, parallèlement à son travail, elle mène une enquête privée, suite à sa rencontre avec Magda, jeune roumaine venue en Italie retrouver sa mère, Dorina  Popescu, qui ne donne plus signe de vie depuis de longs mois. Dorina travaillait comme « badante » chez  Immacolata et Oreste, un couple de personnes âgées en apparence tranquilles et honnêtes, mais qui nourrissent une haine féroce et poursuivent des projets de vengeance depuis des décennies : Immacolata n’avait jamais accepté  la mort de son fils unique, jeune policier victime de tirs lors des manifestations violentes qui secouèrent l’Italie, en 1977, au plus fort des années de plomb .

Mariella désapprouve d’abord la dispersion de sa coéquipière et l’aide qu’elle apporte à Magda dans sa recherche, alors que  cette disparition, jamais signalée par la jeune fille, ne relève en aucun cas de la police. Mariella oblige tout d’abord Silvia à se concentrer sur l’affaire Nobile, avant de changer d’avis et de décider de mener de front les deux affaires.

Gilda Piersanti nous propose une fois de plus un polar bien construit, qui a le mérite de nous faire découvrir certaines réalités sociales de l’Italie d’aujourd’hui.  On suit au passage la vie amoureuse de Mariella, dont le caractère bien affirmé nous réserve bien des surprises…!

Vengeances romaines, Gilda Piersanti, éditions Pocket, collection Policier, n°14688, Paris, février 2012, 284 p.

Livre lu dans le cadre du mois italien chez Eimelle et du challenge Femmes de lettres chez George

le mois italiendames-de-lettres

« Roma enigma », énigme à la Garbatella

 

L’auteur

Gilda Piersanti

Née en 1957 à Tivoli, Gilda Piersanti est titulaire d’un doctorat de philosophie de l’Université La Sapienza de Rome. Elle est italienne, mais écrit en français : Gilda Piersanti vit en effet à Paris depuis 1987, où elle a d’abord été traductrice et critique littéraire, avant de devenir écrivain. Elle a publié une dizaine de romans policiers dont l’intrigue se situe à Rome. Sa série « Saisons meurtrières » met en scène deux femmes inspecteurs de police, Mariella di Luca et Silvia di Santo. Son dernier roman, « Les liens du silence« , vient de sortir aux Editions Le Passage.

 

Roma Enigma

 

Roma enigma

Gabriele est un garçon de dix-neuf ans qui vit à Rome, dans le quartier populaire de la Garbatella. D’entrée de jeu, le lecteur fait sa connaissance alors qu’il détient dans sa ligne de mire Lucetta Baldelli, une petite mamie qui semblait pourtant compter pour lui et qui, tous les soirs, vient s’acheter deux choux à la crème chez Damiani, la meilleure pâtisserie du quartier. C’est lorsqu’elle sort du commerce, munie de son carton à gâteaux, et qu’elle entre à nouveau dans le champ de vision de la carabine de Gabriele, que celui-ci tire. Et fait mouche.

Gabriele, qui s’était posté à l’une des fenêtres de l’appartement de Lucetta, remet rapidement tout en ordre selon un plan préétabli. Personne n’a rien remarqué. Le crime semble parfait. Mais stupeur, un fantôme apparaît dans l’encadrement de la porte… Lucetta ! Saisi d’effroi, il se jette sur elle, l’étouffe, puis la déshabille, la revêt d’une chemise de nuit, et l’étend sur  son lit, comme si elle venait de se coucher. Mais qui a-t-il donc tué ? C’est une jeune étudiante, Monica Pecorelli, inscrite à l’université de Roma Tre, comme lui d’ailleurs, qui a pris la balle en pleine tête, alors que Lucetta se baissait pour ramasser une pièce sur le trottoir !

L’inspecteur Mariella di Luca, figure principale de la série « Saisons meurtrières », se retrouve ainsi avec deux cadavres sur les bras. Celui de l’étudiante, victime d’un crime sans mobile apparent, et celui de la vieille dame qui, bien que liée à cette affaire pour avoir été témoin du crime, semble avoir succombé peu après d’une mort naturelle. Mariella di Luca s’entête pourtant sur un détail, la carton à pâtisserie, que l’on aurait dû retrouver dans l’appartement de Lucetta. L’opiniâtreté de l’inspectrice, aidée de sa coéquipière, la jolie Silvia Di Santo, la conduira à résoudre cette affaire, après avoir pris bien des risques que je ne vous révèlerai pas ici.

Outre l’intrigue policière, l’intérêt principal de la série, dont « Roma enigma » constitue le sixième volet,  tient dans sa présentation de la société italienne contemporaine, dont on ressent bien les angoisses profondes, liées à l’histoire des quarante dernières années. Parmi les thèmes sous-jacents, les différences entre classes sociales encore très présentes et l’influence de la politique dans la vie quotidienne. Une belle découverte pour moi qui ne connaissait pas encore cette auteure. Je pense donc très bientôt lire toute la série, en commençant, cette fois, par le premier volet.

Roma enigma, Gilda Piersanti, Pocket n°14689, Paris, novembre 2013, 220 p.